11
oct.
2023
Bagarre
Le Diapason
Saint-Marcellin (38)
Du mercredi 11 octobre 2023
au vendredi 13 octobre 2023
Mercredi 11 octobre 2023 – 15h
Jeudi 12 octobre 2023 – 9h30 et 14h30
Vendredi 13 octobre 2023 – 9h30
Annabelle Sergent rejoint l’annuaire des Femmes remarquables angevines 2023
Profondément honorée de rejoindre l’annuaire des Femmes remarquables angevines, sur une initiative de la Ville d’Angers, suite à une consultation citoyenne. C’est une magnifique reconnaissance de la Ville pour mes engagements artistiques et culturels, pour le théâtre que je fabrique, la poésie, l’attention aux publics, aux spectateur.ices jeunes et moins jeunes. Un engagement de Read More
publié le 27 septembre 2023
Profondément honorée de rejoindre l’annuaire des Femmes remarquables angevines, sur une initiative de la Ville d’Angers, suite à une consultation citoyenne.
C’est une magnifique reconnaissance de la Ville pour mes engagements artistiques et culturels, pour le théâtre que je fabrique, la poésie, l’attention aux publics, aux spectateur.ices jeunes et moins jeunes.
Un engagement de soi à soi, avec l’autre…
Un combat dans l’ombre quelquefois…
Un encouragement à se créer, femme dans toutes ses dimensions, se recréer sans cesse, pour les jeunes générations.
Émotion de rejoindre des personnalités que j’admire pour leur classe et leur brillance en tant que femme, artistes, politiques, résistantes, inventrices, sportives, militantes, engagées… parmi lesquelles Jeanne Moreau, Fanny Ardant, Camille Lepage, Amandine Brossier, Aliénor d’Aquitaine, Gaby Morlay, Danielle Sallenave, Marie Talet, Monique Astié, Clarisse Arnou…
Pensées pour celles et ceux, les précieu.ses, qui m’accompagnent de proche en proche, donnant corps à mon projet.
Je dédie cette reconnaissance à mes enfants Elsa et Hugo, et à ma mère, qui doit sourire de là où elle est.
Offre d’emploi chargé.e d’administration – 09/2023
Notre administratrice rejoint un super lieu en tant que chargée de programmation/production après 8 années de jolie collaboration… fière et bravo à elle ! Du coup… on recrute ! Nous recherchons un.e chargé.e d’administration à compter du 20 novembre 2023 ? Retrouvez l’annonce ci-dessous et pour toute question complémentaire, n’hésitez pas à nous contacter ! Read More
publié le
Notre administratrice rejoint un super lieu en tant que chargée de programmation/production après 8 années de jolie collaboration… fière et bravo à elle !
Du coup… on recrute !
Nous recherchons un.e chargé.e d’administration à compter du 20 novembre 2023
? Retrouvez l’annonce ci-dessous et pour toute question complémentaire, n’hésitez pas à nous contacter !
L’enfance en nous – 17/09/2023
« L’enfance vivante en nous c’est (…) une expérience de pure intensité, une sorte de drogue rare qu’une fois goûtée, on a du mal à oublier. Une charge d’esprit qui procure une légèreté comparable à l’ivresse et une créativité intacte. Cette enfance-là, seulement, est hors de portée pour la plupart d’entre nous. Elle est classée « secret Read More
publié le 26 septembre 2023
« L’enfance vivante en nous c’est (…) une expérience de pure intensité, une sorte de drogue rare qu’une fois goûtée, on a du mal à oublier. Une charge d’esprit qui procure une légèreté comparable à l’ivresse et une créativité intacte. Cette enfance-là, seulement, est hors de portée pour la plupart d’entre nous. Elle est classée « secret défense » dans nos archives et interdite d’accès. Il n’y a aucun passe qui nous donnerait même momentanément l’accès autorisé. Il faut donc faire un casse. S’y glisser en voleur et en dérober l’essence ».
C’est à cette perspective que nous convie Anne Dufourmantelle dans Eloge du risque.
Là où l’état d’enfance et celui des créateur.ices se font écho.
Un écho vibrant, vivant, un désir de rester éveillé tard dans la nuit, debout et trempé sous l’orage, de s’approcher des zones où le regard se floute…
S’approcher du point de bascule,
Prendre le risque de rebattre les cartes, de modifier le scénario, d’amorcer de nouvelles collaborations…
C’est dans ce pari là qu’il y a possible invention, contraire de la répétition…
Les deux prochaines créations de la compagnie exploreront chacune à leur manière les figures de celles et ceux qui explorent, côtoient leur part sauvage, dépassent leurs limites, ouvrent l’horizon : la bête création janvier 2024 et les Soli sportifs création janvier 2024…
Découvrez les créations et tournées 2023-2024 ici.
MEMBRE DU JURY ARTCENA 2022-2023
Annabelle SERGENT intègre cette année ARTCENA en tant que Membre du Jury des Grands Prix de Littérature Dramatique et Littérature Dramatique Jeunesse… lectures, découvertes, échanges, cette aventure à la fois un honneur et un plaisir non dissimulé !!
publié le
Annabelle SERGENT intègre cette année ARTCENA en tant que Membre du Jury des Grands Prix de Littérature Dramatique et Littérature Dramatique Jeunesse… lectures, découvertes, échanges, cette aventure à la fois un honneur et un plaisir non dissimulé !!
UNE COOPERATION EVENEMENTIELLE : LES SOLI SPORTIFS 2023-2024
Coopération créative à tous les étages Les artistes de la Compagnie LOBA & de La Grive ont choisi de s’unir pour célébrer cette actualité mondiale, enrichissante et palpitante, que sont les jeux olympiques 2024. Il ne leur en fallait pas plus pour concrétiser l’envie de collaborer sur la figure de leur icône sportive respective, mais Read More
publié le 24 septembre 2023
Coopération créative à tous les étages
Les artistes de la Compagnie LOBA & de La Grive ont choisi de s’unir pour célébrer cette actualité mondiale, enrichissante et palpitante, que sont les jeux olympiques 2024. Il ne leur en fallait pas plus pour concrétiser l’envie de collaborer sur la figure de leur icône sportive respective, mais aussi à toutes les échelles : artistique, administrative et technique. Cette collaboration partant de l’artistique va donc bien au-delà puisque que les deux structures ont monté une Société En Participation (SEP).
Le padLOBA, le THV et Serena dans le Piccolo 2023
Et hop ! Pour la rentrée, le Piccolo propose un article sur la collaboration entre le padLOBA, le THV et la compagnie Au point du soir pour sa nouvelle création, Serena (joué et mis en scène par Clément Pascaud, texte de Marion Solange-Malenfant). À consulter ici : Extrait du Piccolo, janvier 2023
publié le 23 septembre 2023
Et hop ! Pour la rentrée, le Piccolo propose un article sur la collaboration entre le padLOBA, le THV et la compagnie Au point du soir pour sa nouvelle création, Serena (joué et mis en scène par Clément Pascaud, texte de Marion Solange-Malenfant).
À consulter ici : Extrait du Piccolo, janvier 2023
Mécanismes solidaires PAD/THV
De 2019 à 2022, Annabelle Sergent est artiste associée au Théâtre de l’Hôtel de Ville de Saint Barthélémy d’Anjou. Depuis ils restent lié dans un compagnonnage de repérage, d’accompagnement et d’accueil en résidence d’artistes aux projets émergents. Un tandem favorisant le repérage de projets à destination de l’enfance et la jeunesse : Annabelle Sergent et Read More
publié le
De 2019 à 2022, Annabelle Sergent est artiste associée au Théâtre de l’Hôtel de Ville de Saint Barthélémy d’Anjou. Depuis ils restent lié dans un compagnonnage de repérage, d’accompagnement et d’accueil en résidence d’artistes aux projets émergents. Un tandem favorisant le repérage de projets à destination de l’enfance et la jeunesse : Annabelle Sergent et son équipe décèlent les talents lors de ses différentes missions (de création ou de transmission) et le THV s’engage à soutenir un des projets accueillis au sein du padLOBA, via un apport en coproduction.
Article le Piccolo janvier 2023
En route pour 4 ans ! DRAC 2023-2026
En voilà une bonne nouvelle pour cette rentrée 2022 ! La Compagnie LOBA/Annabelle Sergent est re-conventionnée par la DRAC des Pays de la Loire pour les quatre prochaines années. Alors en route pour le Cycle Art(s) et Science(s)* qui va occuper toute l’équipe de la compagnie jusqu’en 2026. A commencer par la nouvelle création d’Annabelle Read More
publié le 20 septembre 2023
En voilà une bonne nouvelle pour cette rentrée 2022 !
La Compagnie LOBA/Annabelle Sergent est re-conventionnée par la DRAC des Pays de la Loire pour les quatre prochaines années.
Alors en route pour le Cycle Art(s) et Science(s)* qui va occuper toute l’équipe de la compagnie jusqu’en 2026. A commencer par la nouvelle création d’Annabelle Sergent, SAUVAGE, sur une commande d’écriture passée à Karin Serres, et dont la sortie est prévue les 2 & 3 mars 2023 au THV, SCIN de Saint-Barthélemy-d’Anjou (49).
* Le Cycle Art(s) & Science(s) sera l’axe de travail d’Annabelle Sergent pour les années à venir avec « le désir de matérialiser l’imaginaire, celui du VIVANT d’abord puis celui du COSMOS. C’est-à-dire de conjuguer le récit et le rapport au plateau, de convoquer cet état d’écoute et de perceptions renouvelées, en travaillant une esthétique du sensible. Une sorte de science-fiction, de la science et de la fiction qui vont développer un imaginaire plein de possibles… »
Émission Radio G – On n’a qu’à inventer – 14/03/2021
C’est la voix d’Annabelle Sergent que vous venez d’entendre, mêlée au générique de l’émission. Et aujourd’hui, je pousse un peu les murs d’ ON N’A QU’À INVENTER pour lui faire de la place, à cette voix ; la voix d’une comédienne / dramaturge / auteure qui depuis une petite vingtaine d’année, assemble toutes ces qualités Read More
publié le 15 septembre 2023
C’est la voix d’Annabelle Sergent que vous venez d’entendre, mêlée au générique de l’émission.
Et aujourd’hui, je pousse un peu les murs d’ ON N’A QU’À INVENTER pour lui faire de la place, à cette voix ; la voix d’une comédienne / dramaturge / auteure qui depuis une petite vingtaine d’année, assemble toutes ces qualités pour offrir au public (plus ou moins jeune) des spectacles hauts en mots !
C’est un extrait du « ROI DES RATS », que vous venez d’entendre, spectacle créé en 2015 et que j’ai eu la chance de voir, et il donne à entendre, cet extrait, la qualité de la présence à la scène, et au monde aussi, peut-être, d’Annabelle SERGENT… une présence singulière, importante, voire même, n’en déplaise à certain.es, essentielle…
Je pousse les murs, donc, et coupe court à cette introduction pour accueillir et mon invitée et sa parole, et faire mieux connaissance avec l’une et l’autre!
ON N’A QU’À INVENTER saison 1 épisode 12, c’est parti !
https://radio-g.fr/On_na_qua_inventer_du_14_03_2021_On_na_qua_inventer/128=0=3950#haut
Annabelle Sergent était l’invitée à Radio Campus 2017
« On la piste, elle se dérobe… On la flatte, elle se cabre… On la défie, elle se rebelle… On la vénère, elle en rit…»
publié le 14 septembre 2023
« On la piste, elle se dérobe… On la flatte, elle se cabre… On la défie, elle se rebelle… On la vénère, elle en rit…», Annabelle Sergent était l’invitée de l’émission Artyshow sur Radio Campus mardi 28 novembre à 18h !
>> A (ré)écouter sur le site de Radio Campus
D’air et de fracas – 16/10/2022
Un dimanche, tu prends le train, avant ça déjà il faut prendre le tram, sur Angers le tram du dimanche c’est comment dire, un tram fantôme, parce qu’avant ça déjà tu as déposé ta voiture sur un parking gratuit – tu pars une semaine, la valise chargée des œuvres Artcena et de contes en tous Read More
publié le 10 septembre 2023
Un dimanche, tu prends le train, avant ça déjà il faut prendre le tram, sur Angers le tram du dimanche c’est comment dire, un tram fantôme, parce qu’avant ça déjà tu as déposé ta voiture sur un parking gratuit – tu pars une semaine, la valise chargée des œuvres Artcena et de contes en tous les genres pour le LABO – bref évidemment chargée comme une mule ou comme zézette disent ceux-celles qui te connaissent, des fois je réponds c’est le poids de la Culture, putain elle pèse ce matin la culture, la vache.
Le tram : 16 minutes d’attente. Évidemment. É-videm-ment. Activation du cortex animal : trouver solution vite sinon rater train.
Je m’approche d’un groupe de 3 messieurs tout bien sur eux, café thermos au cul du SUV, et je bredouille si par hasard ils se dirigent vers la gare. Je n’ai pas le temps d’énoncer quoique ce soit; l’un d’eux yeux bleus rides bien entretenues me parle en anglais, évidemment je veux de l’argent c’est évident de l’argent elle a pas de quoi pas de billet rien, rire sarcastique, j’en reviens pas, il me tourne le dos avec son petit café chaud, son english blouson, il n’y en a qu’un des 3 qui semble un peu… – tiens je ne trouve pas le mot sans être insultante, parce qu’à leur insultant mépris je ne réponds pas, dedans ma valise y’a des putains de bouquins qui ne parlent que de cela, la violence humaine, la bêtise, les monstres n’existent pas il n’y a que des petits machins en tenue d’homme, mais dedans y’a plus rien qui vibre, les monstres sont enfermés dans la littérature dans ma valise, eux en face ils font même pas le poids du monde et pourtant ce sont eux qui pèsent sur le monde, – moi et ma valise, et mon cœur que je ramasse, on y va. Bordel, on y va à pied. On sait que si on garde son cœur près de soi, sans céder aux larmes, on sait que ça va répondre.
La Vie.
Celle-là même qui les as désertés ces 3 guignols, on file à pied vers la gare, en sueur, on ne regarde pas l’heure pour ne pas en ajouter, on laisse flotter son esprit, toute façon y’a qu’à marcher vite, avec cette valise incroyable, et on verra si aujourd’hui ça répond.
La Vie. Il me reste 1 chance. Au feu. Tenter le tout : demander à quelqu’un de faire le dernier kilomètre en voiture (c’est le plus dur, rien que de la montée). Ok. J’y suis. Une voiture au feu rouge. Je tente de parler mais le Monsieur ne veut pas ouvrir sa vitre. Et je ne sais pas, il doit lire ma panique. Oui c’est ça. Il SAIT lire la panique. En moins de 2, ma valise est dans le coffre et moi à ses côtés. Le feu passe au vert. On roule, je reprends mes esprits. Le Monsieur s’excuse presque de ne pas bien parler français. Je le regarde, il a la peau noire, et la manière de parler de quelqu’un qui vient de loin, à tous les sens du terme. Il reste 500 mètres, je lui demande d’où il vient. Érythrée. Érythrée. En France depuis 7-8 ans…et tout me revient, y’a une grande douceur maintenant dans la voiture, Érythrée, oui je vois, je lui parle doucement, comme on parle à ceux qui ont fui, tout perdu, je les ai déjà croisés lors des projets de création, eux aussi nous avions raconté leur histoire, dans des livres, dans des spectacles, dans ma valise, la Culture contre la barbarie. Une tentative. De la douceur, la légèreté de ceux qui ont survécu. Vous avez fait un détour, non ? , oui petit, vous avez fait taxi je lui dis, en sortant mon portefeuille, merci merci, mais non… je le remercie infiniment, je lui dis, infiniment merci pour tout.
Pour l’espoir, pour l’humanité, pour la délicatesse. Je suis dans le train grâce à cet homme. Choisir son endroit, choisir son époque, choisir qui on est. S’il nous reste encore bien une chose, c’est la possibilité du choix.
Se tenir au bord – pour la revue de Mélimômes 11/03/2021
On essaie encore et encore on tente de dessiner quelque chose. dans le quotidien plat, plat de nouilles dans lequel on s’emmêle les pinceaux, plat de nos écrans, zoom, zommette, fantômes, fantômette, j’aimais bien les méchants de fantômette, tiens quand j’y pense, enfant. Je me planquais derrière la boite à pain attendant que le jour Read More
publié le 8 septembre 2023
On essaie
encore et encore
on tente
de dessiner quelque chose.
dans le quotidien plat, plat de nouilles dans lequel on s’emmêle les pinceaux,
plat de nos écrans, zoom, zommette, fantômes, fantômette,
j’aimais bien les méchants de fantômette, tiens quand j’y pense, enfant. Je me planquais derrière la boite à pain attendant que le jour se lève, qu’ils ne me voient pas qu’ils ne m’entendent pas respirer, je filais à l’école en détallant comme un lapin. Et là, j’apprenais, tout. Après, je rêvais d’autres paysages.
Rêver, on ne fait que cela.
Rêver, et tenter.
Difficile de les partager, hein, depuis une année.
Nos rêves confinés dans nos corps.
Il reste un espace, celui de nos regards.
Je les fouille, je les guette, je les cherche, ces yeux qui diraient quelque chose de ce que nous sommes.
Depuis quand n’ai-je pas croisé de regards d’enfants, sauf ceux des miens ?
Même une soirée pyjama frise l’illicite.
Depuis quand n’ai-je pas sué sur une scène ?
Rincée, épuisée, mais heureuse.
On a oublié, on est en train d’oublier, c’était quoi ça, ce moment-là, de la métaphore en pleine poire, du beau, du fou, du risqué, du souffle coupé, du cœur qui bat, du plein de ça.
On attend, sagement, que ça passe.
Sagement.
Tu parles.
Evidemment on n’a pas pu s’empêcher d’en inventer des échappées.
Comme des roulis, tu vois.
Comme quand enfant, tu n’arrives pas à rejoindre le rivage, et que tu te prends des roulis de vague, bouffant le sable, râpant les genoux raclant la tête. Mais tu t’en fous. Au moins y’a du mouvement.
On creuse,
On cherche les interstices,
On est des crucifères.
On se faufile, dans les classes,
On joue pour « l’enfance et la jeunesse », comme ils disent au ministère. Ouaich, celui-là, du ministère, on n’en parlera même pas. Zoom zommette, fantôme. Je garde fantômette.
Vas-y, creuse encore, emmène, envole, décolle-moi tout ce beau monde de la platitude de la réalité, fais-les basculer dans le langage, dans les paysages, fais-le basculer de l’autre côté.
Voilà à quoi on se risque.
Evidemment, ça résiste.
C’est pas une raison.
On s’obstine. A chercher le bon endroit, d’où ça parle. On bosse à ça. A cette rencontre-là.
Parce que nous sommes des êtres de langage, brèche possible, échappée envisageable,
« madame, comment vous faites ça ? » dit un ado au Mans l’autre jour.
Il cherche à comprendre par où ça passe, ma journée est gagnée, rien qu’avec cette phrase.
Il cherche. C’est lui qui cherche, qui ouvre une brèche contre l’inertie le tout-cuit de prêt à penser.
Tu ressors, lessivée de conjuguer la métaphore en pleine réalité, les murs blancs, les petits bancs, les sonneries du collège. Tu tricotes, au moment même où tu joues, dans ce lieu, tu négocies chaque virage, suspendre la réalité au bord des mots du texte. Ça ne tient à presque rien. Capteurs ouverts à tous vents, tu tiens la ligne de l’écriture. Et les regards. Tu les vois bien, là. Enfin.
Tu marches dans la ville, tu sens que c’est de l’ordre du nécessaire, de l’humain, de la rencontre.
Eux, nous, le texte.
Quelque chose passe, tu espères.
C’est à cela que tu emploies tes journées et celles de ton équipe.
Parce que c’est notre métier, nos envies, nos possibles.
Que c’est un bout de cela qui nous tient en vie.
Annabelle Sergent/Cie LOBA – 11 mars 2021 – tu vas rejoindre le mouvement d’occupation des théâtres, nos boites noires, nos imaginaires, nos lieux de travail. Aussi et surtout.
Chroniques du déconfinement – à l’initiative de Hélène Soulié et Marine Bachelot Nguyen 27/05/2020
Chronique du déconfinement J4. Chute de tension baisse de régime. Le moteur tourne au ralenti, le tigre s’est fait la malle. 8 semaines sur tous les fronts en simultané. Le travail de la compagnie, les réseaux, les mômes, les copines. Tout à la fois, combiner tous ces corps à la fois. Tu as sauvegardé celui Read More
publié le
Chronique du déconfinement J4.
Chute de tension baisse de régime. Le moteur tourne au ralenti, le tigre s’est fait la malle.
8 semaines sur tous les fronts en simultané. Le travail de la compagnie, les réseaux, les mômes, les copines. Tout à la fois, combiner tous ces corps à la fois. Tu as sauvegardé celui poétique le plus longtemps possible, différé son effacement loin du plateau. Ton corps de directrice de compagnie et ton corps de mère ont pris le relai. Ton corps poétique n’est pas loin, tu as pris soin de conserver quelques repères.
La nuit. La nuit te relie la nuit pense pour toi. Tu t’es habituée aux réveils étranges, à écouter les premières pensées, celles émergeant du tri nocturne. Fugaces mais précises inscrites dans le corps. Tu fais corps avec tes pensées. Épuisant mais riche. Ton travail se situe là, sans doute. Tu captes, tu emmagasines pensées sensations ups and down, cookies au chocolat, c’est là dans ce rien que ça se joue. Le reste, à la surface, tu actives ton cerveau, tente de lire les trajectoires d’un projet de compagnie, ajuste le cap, vérifie que chacun est à bord, des fois tu rates. Ton cahier est noirci de notes. Tu as appris ça. Tu sais le faire, ça. Tu pourrais lâcher, attendre que ça se dessine pour toi. Mais tu n’es pas seule. Alors tu poursuis. Quand tu es au bord, tu écris help. Elles répondent. Les copines. Tu ris, tu râles avec elles, vous élaborez. La nouveauté consiste à imaginer simultanément plusieurs matrices, un futur matriciel. Avoue que c’est compliqué. Avoue que vous flippez. Mais voilà dans ce merdier, une chose est venu se greffer, une petite chose inouïe, que tu ne sais nommer. Elle s’est doucement aménagé une petite place, tu l’as laissée faire. En d’autres temps tu l’aurais débarquée. Et tu n’en reviens pas, où elle t’a emmenée. Vous vous êtes apprivoisées, la chose et toi. Et voilà qu’ils s’agitent et parlent d?confinement Tu sais que la chose et toi n’avez pas terminé, qu’elle t’emmène sur un sentier qui ne supporte pas l’agitation du dessus, qui réclame ton attention, fine. La même attention qu’en création. Alors c’est cela. Nous en serions là : des êtres crucifères ?…
Ce matin au réveil : vague vivante roulant sur elle-même, elle me fait face, se tenant à distance, j’ouvre le capot rouge d’une voiture le tigre saute du moteur et trace une diagonale. Il sort du cadre. Je ne lâche pas des yeux la vague mais c’est le tigre que je suis. Je quitte le cadre. Hier j’ai vu mon ostéopathe, il ressemblait à un poussin sorti d’un œuf, ébouriffé fragile, il y avait tant de pudeur derrière le masque et la visière, ce même regard croisé chez la couturière, je me suis demandée comment nous retournerions dans les théâtres, me suis dit que peut-être ces lieux de théâtre appelleraient que nous y déposions ces choses traversées ; que la notion même de représentation en serait dézinguée. Requestionnée, profondément. J’ai pensé à Gabily, à la Pythie, à ses premières paroles, pénétrant dans son théâtre, dévasté… j’ai pensé encore aux éventuelles similitudes entre petits pois et création, me suis demandée si tout était sur le même plan…
ce soir au seuil d’une journée vécue en condensée, je prends du champ, fais silence dans mon antre… j’attends la nuit.
Chaque jour une femme artiste écrit (pour un futur inclusif, on s’occupe du déconfinement!)
Aux présences dans le vent – 20/04/2020
Aux présences dans le vent, Le terreau de vies brûlées. Laisser faire rester éveillée flottante précise aux aguets laisser glisser. Passer d’un lieu de confinement à un autre chaque matin rendez-vous avec les corbeaux du parc, leur envol tracent des lignes au-dessus des toits 1er regard vers l’horizon. Fractionné versus continuum. C’est toujours ce second Read More
publié le 7 septembre 2023
Aux présences dans le vent,
Le terreau de vies brûlées. Laisser faire rester éveillée flottante précise aux aguets laisser glisser. Passer d’un lieu de confinement à un autre chaque matin rendez-vous avec les corbeaux du parc, leur envol tracent des lignes au-dessus des toits 1er regard vers l’horizon. Fractionné versus continuum. C’est toujours ce second que j’ai préféré. Les infimes variations dans le même, les espaces et creux qui se révèlent. Peu. Et beaucoup en même temps. Beaucoup d’appels, de liens professionnels et humains, se soucier des autres celles et ceux qui veillent parce que c’est la veille qui nous relie au vivant. Des dates des chiffres des tableurs excels mais nous le sentons, derrière cela, des rêves auxquels nous tenons des imaginaires qui palpitent des envies. Des textes, une ouverture, là. Un sillon. L’ossature de la structure, devant nos yeux. Du peu. Du peu de temps aussi entre ces choses, et les enfants. Ranger trier sortir du fond des placards la pyrogravure de l’enfance, fabriquer une cabane perchée, bêcher, planter, faire et laisser faire. Laver les coussins de ma mère, celle que j’aimerai tant appeler quand on dit penser à ceux qu’on aime, penser à ceux qui sont perdus. Celles et ceux-là aussi. Penser à elles à eux. Aux murs. Lire. Peu. Lire dans la nuit, Claude Régy. A chaque page sentir que oui c’est cela, que ça tend vers cela. Un ouvrage puis un autre. Laisser faire. Regarder des films. Peu. Myazaki avec les enfants. Regarder émerveillée des grandes forces en action. Le firmament et les entrailles de la terre, la brutalité humaine, sa poésie, les animaux fantastiques. On parle. Beaucoup. Et peu. Ecrire « help » aux copines on sent on pressent qu’on peut glisser, que ça peut déboîter. On se le dit. Et on rit. Prendre soin des autres parce que c’est une manière juste de prendre soin de son propre vivant. Râler aussi, ce qu’il faut pour maintenir le feu vivace ; se soutenir ne pas oublier. Se souvenir. Ecrire, rêver, des couches de rêves. Là encore laisser faire, s’en amuser quelquefois, faire des blagues à son inconscient qui nous le renvoie : tiens voilà un rêve plat. Sourire. Tant pis. Recommencer. Je ne sais pas ce qui se joue. C’est dans les entres. Ça se joue dans les entres. Entre parois entre silences entre nous et vous. Ça se joue encore. Alors jouons, ok c’est le labyrinthe, ok le fil est ténu, ok les parois se modifient. Comprendre cela, ces forces-là. Elles sont pourtant redoutables. Il y a 15 ans j’ai fermé les yeux de ma mère, j’étais à ses côtés au moment du passage, la vie qui reflue dans les entres. J’oublierai jamais. Dans la ville, pétillements d’oiseaux et sirènes d’ambulances. Quelquefois les larmes montent. Il y a 15 ans l’air sentait la fleur aussi. Les lettres je les ai toujours adressées aux absent.e.s. « j’ai toujours travaillé avec cette idée qu’on atteignait des gens au-delà des gens qui sont matériellement là, et cela par l’intermédiaire justement des gens qui sont là » Claude Régy, la brûlure du monde. Je me rends compte que je n’écris que pour faire trace aux absent.e.s. Avec les vivant.e.s, je ris, je râle, j’hésite, j’aime, je vis. J’aimerai tellement retourner nager, et jouer. Il est 18h30 ce soir c’est crêpes, et sur vos mains, mes enfants, des traces de chocolat.
20/04/2020
Interviews Shell Shock – Nova Villa Reims
L’association Nova Villa à Reims est un partenaire fidèle et engagé dans le travail d’Annabelle Sergent, et ce depuis de nombreuses années. Joël Simon et son équipe ont accompagné de proche en proche le processus de création du diptyque « A qui rêvent les enfants en temps de guerre? ». Avec une mention particulière pour le travail Read More
publié le 24 septembre 2020
L’association Nova Villa à Reims est un partenaire fidèle et engagé dans le travail d’Annabelle Sergent, et ce depuis de nombreuses années.
Joël Simon et son équipe ont accompagné de proche en proche le processus de création du diptyque « A qui rêvent les enfants en temps de guerre? ».
Avec une mention particulière pour le travail de résidence autour de Shell Shock de Magali Mougel, où vous retrouverez les interviews et une masterclass sur cette pièce qui traite d’une femme reporter en zone de guerre.
https://www.nova-villa.com/category/actualites/shell-shock
Itinéraire d’artiste, itinéraire de vie : Annabelle Sergent / par Nova Villa – Reims 2019
« Annabelle Sergent marche d’un pas sûr, jean et pull bleu indigo, elle s’adresse à vous, en plantant un regard franc dans le vôtre. Elle vit comme s’il n’y avait pas de temps à perdre et encore tout à découvrir. L’artiste est une inlassable chercheuse… » Annabelle Sergent a reçu ce week-end un magnifique cadeau de Read More
publié le 21 septembre 2020
« Annabelle Sergent marche d’un pas sûr, jean et pull bleu indigo, elle s’adresse à vous, en plantant un regard franc dans le vôtre. Elle vit comme s’il n’y avait pas de temps à perdre et encore tout à découvrir. L’artiste est une inlassable chercheuse… »
Annabelle Sergent a reçu ce week-end un magnifique cadeau de l’équipe de Nova Villa, à Reims ! Le n°7 de Itinéraire d’artiste, itinéraire de vie lui est consacré et retrace son travail, ses rencontres, son univers…
Itinéraire d’artiste, itinéraire de vie, ce sont des portraits d’artistes, dédiés à des figures de la création jeune public en France, élaborés et publiés par l’équipe de Nova Villa. Une rencontre avec une personne, un.e artiste, son parcours de vie, ses convictions, ses choix artistiques, son univers… Une manière différente de valoriser les artistes et de soutenir la création. Itinéraire n° 7 est consacré à Annabelle Sergent, directrice artistique, comédienne, autrice, metteuse en scène de la Cie LOBA.
Annabelle, nous l’avons accueillie avec ses spectacles, nous l’avons appréciée, nous l’avons accompagnée sur ses projets, nous l’avons vu grandir au fil de ses créations. Annabelle s’est construit un public à Reims au fil des ans. Les retours sont dithyrambiques « talentueuse », “créative”, “chaleureuse”, “généreuse”… Nous pourrions vraiment créer un fan club Annabelle Sergent. Notre histoire avec Annabelle Sergent est ponctuée d’évènements. À Reims elle est aussi chez elle, elle nous donne de beaux rendez-vous…
Joël SIMON, directeur de Nova Villa
Un grand merci pour ce voyage à travers son œuvre !
Merci à toutes les personnes ayant contribué à l’élaboration de ce livre : Karin Serres, Brigitte Livenais, Régis Raimbault, Jean Michel Hossenlopp… Bravo et merci à toute l’équipe de Nova Villa pour ce très bel objet : Joël Simon, Vanessa Gaunel, Charlotte Bazin, Valérie Demay, Isabelle Leseur
#1 CA CONTE – Portrait Annabelle Sergent 2019
Pour le lancement de Ça conte !, la nouvelle série de La Maison du Conte, la parole est donnée aux conteurs et conteuses de la saison 2019/2020. Premier portrait : Annabelle Sergent, qui se prête au jeu à l’occasion de la sortie en novembre de sa nouvelle création Shell Shock. Représentations au Théâtre Chevilly-Larue André Read More
publié le 22 octobre 2019
Pour le lancement de Ça conte !, la nouvelle série de La Maison du Conte, la parole est donnée aux conteurs et conteuses de la saison 2019/2020.
Premier portrait : Annabelle Sergent, qui se prête au jeu à l’occasion de la sortie en novembre de sa nouvelle création Shell Shock. Représentations au Théâtre Chevilly-Larue André Malraux le 29 novembre 2019 I 14h30 et 20h30.
A découvrir ici : https://lamaisonduconte.com/ressource/annabelle-sergent