En parallèle de ses études universitaires théâtrales (DEA sur Didier-Georges Gabily, Eugène Durif…), Annabelle Sergent devient autrice et interprète de ses spectacles. Elle fait partie de cette génération d’artistes issus des arts du récit, qui mêle intimement écriture textuelle et écriture de plateau.
Avec Peaux de femmes (création 2002), elle trace une ligne et pose sa singularité dans le champ des arts de la parole, accompagnée en écriture par Bernadète Bidaude. La même année avec Chuuut ! (création 2002), librement inspiré de l’album Chuuut ! de Minfong Ho, Annabelle propose un travail en direction des tous petits et impose un univers délicat et pleins d’images où le rêve et la poésie viennent dérégler une trépidante réalité. Avec Vagabonde (création 2005/2006), elle interroge la relation entre le conte et la danse contemporaine. Les poésies d’Albane Gellé et le travail chorégraphique avec Mic Guillaumes posera les bases de l’écriture du corps dans le volume de la scène.
Avec Bottes de prince et bigoudis (2006), P.P. les p’tits cailloux (2010) et Le Roi des Rats (2015), Annabelle Sergent compose une trilogie sur les récits qui traversent l’enfance, et défend le spectacle tout public « à partir de… ». Pour elle, s’adresser au jeune public c’est avant tout écrire de plusieurs points de vue : l’enfance, l’adulte, l’enfance de l’adulte.
En 2016, devant les secousses sociétales, les attentats, les guerres, Annabelle Sergent interroge la source du geste de création. Tenter de cerner ce qui se trame aux portes de l’Europe… Elle quitte les récits de fiction, et ouvre un cycle sur les écritures du réel, en direction des adolescents. Elle invite des autrices à explorer un champ artistique et politique à partir de cette question :
« À quoi rêvent les enfants en temps de guerre ? »
Elle met en scène Waynak, co-écrit avec Catherine Verlaguet [publié chez Lansman Editeur]. Le second volet, Shell Shock, est une commande d’écriture à l’autrice Magali Mougel [publié aux Editions Espaces 34].
Après quatre années de recherches sur ces sujets politiques, Annabelle Sergent interroge la question de la bagarre, proposant une pirouette sur la notion de conflit, à hauteur d’enfant. Comment conjuguer toutes ces forces qui traversent l’humain, dès le plus jeune âge ? Elle passe commande à l’autrice Karin Serres pour écrire Bagarre, à partir de 6 ans, sorte d’écho artistique et fantaisiste, sur la source des conflits. La Trilogie du Ring est ainsi composée de trois pièces : Bagarre (spectacle), Titus (O.M.A. pour Objet de Médiation Artistique) et Tata Moisie (happening).
Les lectures croisées d’Annabelle Sergent et Karin Serres, à la fois « quantiques » et inspirées des philosophes du vivant, les amènent aujourd’hui à poursuivre leur geste de création à travers un cycle sur le vivant, avec deux formes : SAUVAGE (spectacle à partir de 10 ans) et la petite forme artistique, Conférence passionnée (titre provisoire). Ces deux spectacles, ainsi que le projet de médiation seront créés avec les araignées philosophes en 2023.
En tant qu’artiste, Annabelle Sergent participe au jury ARTCENA des Grand Prix de Littérature Dramatique et Grand Prix de Littérature Dramatique Jeunesse depuis 2022. Elle intervient également comme co-directrice pédagogique du LABO, Maison du Conte à Chevilly-Larue depuis 2021, ainsi que comme chargée d’enseignement pour l’analyse des spectacles auprès des étudiants en Licence 1 Arts du spectacle à l’Université Catholique de l’Ouest à Angers depuis 2021.
À ses débuts, elle s’entoure de collaborateurs artistiques à l’écriture comme Vincent Loiseau (Kwal), et à la mise en scène comme Bernadète Bidaude, Hélène Gay, Anne Marcel. L’esthétique d’Annabelle Sergent, exigeante et audacieuse, seule-en-scène, plateau nu, avec pour seuls partenaires de jeu la scénographie lumière et sonore – vaut à P.P. les p’tits cailloux une nomination aux Molières Jeune Public 2011.
Toujours dans une volonté de collaboration et de transmission, Annabelle Sergent a utilisé son expérience pour accompagner d’autres artistes tels que Cécile Morelle (Compagnie Le Compost), Kwal (Vincent Loiseau) ou Clément Pascaud et Marion Solange-Malenfant (Compagnie Le Point du Soir).
Ces accompagnements ont pris différentes formes selon les besoins et les spécificités de chaque projet. Auprès de Cécile Morelle, Annabelle Sergent apport une aide à l’écriture dramaturgique et un regard en direction d’actrice, pour le spectacle La Trouée, création en 2022.
Pour Kwal, Annabelle Sergent a apporté son regard sur la mise en scène mais également, par le biais du padLOBA, elle a proposé un accompagnement sur la diffusion de son nouveau spectacle, Nouvelles chroniques sur la route (Titre provisoire).
Avec Clément Pascaud et Marion Solange-Malenfant, pour le projet Serena, elle propose un regard artistique ainsi qu’un accueil en résidence au padLOBA sur la saison 2022/2023. Cet accompagnement s’inscrit dans une collaboration avec le Théâtre de l’Hôtel de Ville de Saint-Barthélemy-d’Anjou qui accueillera les premières en novembre 2023.
En parallèle de son travail avec d’autres artistes, Annabelle Sergent est membre active de plusieurs réseaux du secteur Jeune Public, notamment par le biais du padLOBA. A l’échelle départementale, c’est au sein des PJP 49 (Partenaires Jeune Public du Maine-et-Loire) qu’Annabelle Sergent s’implique auprès de programmateurs pour le choix et le suivi d’accompagnement d’un projet de création Jeune Public par saison.
À l’échelle des Pays de la Loire, le padLOBA et Annabelle Sergent font partie du comité de pilotage de PlatO, plateforme jeune public des Pays de la Loire pour le développement du secteur du Jeune Public. Depuis 2017, elle fait également partie du comité technique théâtre du Conseil régional.
Le travail en réseau d’Annabelle Sergent se traduit également par sa participation au Conseil d’Administration de Scènes d’enfance – Assitej France, association à l’échelle nationale.